mardi 30 avril 2013

Transatlantique retour

Martinique, le 30 avril 2013.

Le récit de la traversée de l'Atlantique avec TaraTari n'est pas encore fait que me voilà repartie en mer! En effet, dans quelques heures, je quitte la Martinique pour une traversée de l'Atlantique retour, jusqu'en Belgique, avant de passer un peu de temps en Bretagne.

TaraTari va rester en Martinique, sorti de l'eau, bien ficelé et bien à l'abri des éventuels cyclones qui peuvent sévir ici. Merci à "Carenantilles" pour l'accueil! TaraTari sera donc aux Antilles jusqu'à mon retour.

Là, je pars en transat sur un plus gros bateau, un 46 pieds. Nous serons en double avec Gaëtan, expert de la nav' au sextant. ça va être super d'avancer avec le soleil et les étoiles! Escale prévue aux Açores. Une belle boucle en Atlantique, en quelques mois.. je suis heureuse.


Je reprendrai mes récits dans quelque temps donc.
Prenez soin de vous et de vos proches,
A bientôt!
Capucine

dimanche 28 avril 2013

pêche hétéroclite


Mindelo. Sao Vincente. Cap Vert, janvier 2013.

A Mindelo, on m'a parlé de quelque chose qui m'intrigue et je me dirige alors vers le port de commerce. Normalement il faut des autorisations pour pénétrer dans la zone mais le gardien ouvre la porte sans trop poser de questions. Au fond du port, derrière les cargos rouillés, un bateau de pêche, des conteneurs et une grue. Je m'approche. Ce sont des pêcheurs de requins.


Des gars me demandent qui je suis et ce que je fais là. Ces pêcheurs sont Espagnols, alors on arrive à  communiquer facilement. Petite discussion avec le patron qui m'autorise à rester et qui est ok pour répondre à mes questions. Parce qu'en voyant tous ces requins, en grappes, soulevés par la grue, je me pose en effet quelques questions.


Les requins sont intensivement pêchés, le plus souvent uniquement pour leurs ailerons qui constituent l'ingrédient principal de mets, notamment la soupe d'ailerons de requin, appréciés en Asie du Sud-Est. Le patron de pêche m'explique que les ailerons iront à Singapour pour la 'soupe', et les "troncs" des requins seront, eux, vendus en Allemagne. Des centaines et des centaines de requins congelés sortent des cales du bateau de pêche, il y a aussi des thons, des espadons.. 5 espèces au total, me dit-il. "Les ailerons se vendent bien. Surtout pour les soupes, en Asie" répète-t-il.



La plupart des études estiment que le nombre de requins tués pour leurs ailerons serait de 38 à 100 millions chaque année dans le monde entier. (Lire l'article de National Geographic de 2006).

Mais l'intensification de cette pêche, l'augmentation de la demande d'ailerons et l’absence de données internationales fiables laissent à penser que ce nombre est fortement sous-évalué aujourd'hui. L'Union européenne évaluait les pêches de requin à 800 000 tonnes par an en 2008. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, 890 000 tonnes de requins étaient pêchées en 2000, contre 770 000 tonnes en 2005 et 740 000 tonnes en 2008. En 2008, l'Indonésie était le premier pays pêcheur de requins au monde avec 110 000 tonnes, suivi par l'Inde (80 000 tonnes), l'Espagne (56 000 tonnes), l'Argentine (46 000 tonnes), Taïwan (41 000 tonnes), les Etats-Unis (37 000 tonnes), le Mexique (29 000 tonnes) et la Malaisie (23 000 tonnes).

Sous mes yeux, les requins sortis du bateau de pêche sont aussitôt chargés dans les conteneurs. Je suis assez étonnée, car l'hygiène laisse à désirer. Ok le gars a des gants, mais un petit chien gourmand se lèche les babines devant ces glaces goût requin, qui touchent le bitume. Je prends quelques photos et sur le pont les pêcheurs observent.



13 hommes, 80 jours en mer pour pêcher quelques tonnes, essentiellement de requins. Leur zone de pêche, m'explique-t-il, s'étend du Golfe de Guinée au Brésil. Les eaux du Cap Vert grouillent de requins, et je lui demande, puisqu'ils sont Espagnols, pourquoi c'est ici à Mindelo qu'ils chargent les conteneurs. "Remonter à Vigo ferait 'perdre' 2 semaines de mer. C'est plus pratique de charger ici" dit-il. Ailleurs j'entendrai qu'on est un peu moins regardant ici loin de tout, sur les quotas et tout ça, que dans d'autres pays. Mais je me méfie de ce que l'on raconte. Je sais que la pêche aux requins est beaucoup trop importante et que de plus en plus d'Institutions se mobilisent pour la préservation de ces espèces.
Je n'ai pas menée d'enquête sur ce bateau-là, je ne saurais affirmer si cela est légal ou non, mais je sais que le problème existe, et qu'il se passe des choses loin de nos yeux, des choses mauvaises pour la planète.


Les requins sont par exemple au coeur du programme 2013 de l'Institut Océanographique de Monaco. Le grand problème, c'est qu'avec des films tels que les Dents de la Mer, l'Homme se trompe sur le requin, ne l'aime pas et se trompe à son sujet. Ok, ce n'est pas la plus mignonne des petites bêtes, mais nos mers, nos océans ont besoin d'eux. C'est indéniable. Et puis pour avoir navigué au milieu des requins à l'approche du Cap Vert, je peux assurer que les requins sont beaux, vifs et ne méritent pas un tel jugement. Comme pour de nombreuses espèces, il faut apprendre à vivre ensemble, à les respecter et à cohabiter.


requins, thons, espadons... congelés.

Deux conteneurs chargés... et je pars retrouver mon petit TaraTari. Je suis un peu bouleversée par ce que je viens de voir. Et dire qu'hier j'étais avec les pêcheurs qui avancent avec des voiles en sacs de riz...  Hétéroclite, la pêche au Cap Vert. 

J'ai un respect immense pour les pêcheurs, car ils exercent à mes yeux le métier le plus dur au monde. Mais j'en veux à ceux qui commandent toutes ces tonnes de poissons, de requins, de baleines et tout... Il faut savoir rester dans la juste mesure, préserver l'équilibre. Enfin, j'aurais le discours classique de ceux qui aiment la Nature, et veulent préserver les Océans. Alors j'en profite pour me faire relais de "l'Appel de Paris pour la Haute Mer, belle initiative de Catherine Chabaud et Romain Troublé (de Tara Expéditions) à découvrir et soutenir sur http://www.lahautemer.org


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 PARIS APPEAL for the HIGH SEAS
"We are currently mobilizing a maximum number of people all over the world to pressure
our governments, economic partners and networks into obtaining an ambitious
agreement at the United Nations General Assembly in 2014."


The High Seas lie over the horizon, beyond the reach of States. While these international waters cover half of our planet, they are less familiar to us than the surface of the moon. Yet we could not survive without them. They feed us, provide half of our oxygen, regulate our climate, capture most of our greenhouse gas emissions, and enable almost all trade in goods. They inspire poets and nourish children’s dreams. If such a treasure were to belong to a single nation, it would be its most cherished possession.But the High Seas belong to none; they must be managed in the interest of the public good, as a shared “common heritage for all humanity”.
http://www.lahautemer.org/en/

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Je préfère parler des jolis voiliers de pêche en bois, mais il ne faut pas rester dans l'utopie, partout dans le monde la surpêche, la surconsommation s'installe. Il faut en parler et agir.
A bientôt,
Capucine

lundi 22 avril 2013

Pêcheurs du Cap Vert

Ile de Sao Vincente - Cabo Verde. janvier 2013.

Il fait encore nuit quand les hommes se retrouvent Baía das Gatas, sur la côte Nord Est de l'île. Pêcheurs traditionnels, ils vivent en vendant leurs poissons au marché, survivent face aux unités plus grosses, qui approvisionnent quant à elles, les conserveries locales.

Les coques en bois, colorées de peintures vives, ne sont pas des barques mais bien des petits bateaux à voiles. Les hommes s'avancent, pieds nus dans le sable. Quelques poteaux de bois en guise de mât, sont posés sur la plage déserte. A la lumière de lampe à pétrole, ils gréent leurs embarcations, se préparent à partir en pêche.


Rien de plus simple. Le mât, posé dans le fond de la coque en bois, est maintenu par une planche de bois fixée dans le fond et soutenu un peu plus haut par une planche trouée. C'est tout.


Trois bouts de bois et une voile et voilà un gréement simple et efficace. Une seule voile suffit à faire avancer à bonne vitesse les petits bateaux. Le vent souffle fort dans l'archipel du Cap Vert, alors une barque motorisée aide les petits voiliers qui n'ont, eux, pas de moteur, à s'extraire de la baie, en les remorquant face au vent. Et après le temps de pêche, vers 15h, c'est à la seule force du vent portant qu'ils rentrent. Une méthode écologique et économique pratiquée dans plusieurs régions du monde, comme au Sénégal et les côtes proches du Cap Vert.


La voile: des sacs de riz cousus! ça fonctionne super bien. :)


Un peu à l'écart de la baie, les petits voiliers peuvent selon les poissons à pêcher, se mettre au mouillage. Ils n'ont pas d'ancre, mais utilisent une grosse pierre tout simplement, autour de laquelle ils nouent un gros bout, souvent trouvé échoué sur la plage.


Les pêcheurs du Cap Vert sont d'excellents marins, car il n'est pas évident de passer entre les rochers, dans le vent fort et dans les vagues, pour accéder à la baie. Le retour de pêche est un spectacle instructif. Dans toutes les mers du monde, les pêcheurs traditionnels sont les plus fins connaisseurs des lieux. Nous avons beaucoup à apprendre d'eux. Par l'observation et la rencontre.



Le soleil réchauffe mais l'air venu du large est encore frais. Les coques sont hissées sur la plage, les mâts reposent sur le sable et les écailles volent au frottement des machettes et des couteaux.


Les visages sont fatigués, les traits tirés par cette vie rude. Et pourtant, la bonne humeur demeure. Certains chantent, d'autres rient. Certains, plus solitaires, restent en silence.

 

Quelques escudos seulement pour ces poissons respectés. Ce qu'il faut pour survivre et encore.


Souvent, ce sont les femmes qui vendent le poisson dans les rues ou près du marché, à Mindelo, de l'autre côté de l'île. Une grosse bassine posée sur la tête, à la criée improvisée au premier coin de rue en terre. Aujourd'hui, la pêche n'a pas été très bonne. Le pêcheur rentre chez lui, dans sa maison couleur sable, à quelques mètres de sa coque colorée.


Dans sa main, un petit sachet blanc, quelques poissons invendus. Sa femme sort, vient à sa rencontre. Elle regarde dans le sachet, s'en empare puis embrasse son homme sur le front. Tous deux rentrent dans la petite maison. Le soir et la fatigue s'emparent de la baie devenue terne et silencieuse. Demain, avant le lever du jour, les pêcheurs retourneront sur leurs coques de couleur. Comme hier et comme tous les jours de l'année.


A bientôt,
Capucine


Retrouvez les photos sur fb:
https://www.facebook.com/WhereIsTaraTari






mercredi 10 avril 2013

Jules Verne, nous voilà!

Cap Vert- île de Santo Antao. janvier 2013.


Ok je suis en pleines montagnes, mais la mer et les bateaux ne sont jamais très loin dans mes pensées, et c'est au milieu des champs de cannes à sucre que je me suis lancée dans la construction d'un mini-maxi-trimaran entièrement bio-sourcé, suffisamment robuste pour s'élancer sur les mers du monde.

"BambooBanana", le premier mini-maxi-trimaran bio-sourcé.
"BambooBanana", c'est le nom de ce joli voilier, vogue dans les eaux du Cap Vert et risque de faire parler de lui lors d'un prochain Trophée Jules Verne. Vous imaginez? un maxi trimaran entièrement bio-sourcé, ce serait le pied, non?

Il a fallu, pour la construction:
- des écorces de bananiers,
- du bambou,
- des feuilles de cannes à sucre
- 1 feuille de bananier (tombée toute seule)


La mise à l'eau -comme vous pouvez l'imaginer- a été un moment particulièrement émouvant.
Et Félix, mon petit acolyte âgé de 12 ans, a accepté de tester cette machine surpuissante dans les ruisseaux torrentiels de Santo Antao.


Le résultat, surprenant, a validé cette bio-construction.
Félix a d'ailleurs déclaré à l'issue de la première navigation: "Ce serait beau de faire le tour du monde sur un immense bateau fabriqué en bambou, en bananier et en canne à sucre".


Pour tout projet de tour du monde en 80 jours sur un bateau écolo; je tiens les plans à votre disposition. Jules Verne, nous voilà!

Vive l'aventure! Rêvons encore!
Capucine




***
Ce petit papier est un clin d'oeil à deux adorables frère&soeur, petits citoyens du monde qui incarnent la joie de vivre et qui voyagent autour du monde avec leurs parents sur un chouette voilier. Rencontrés aux Canaries, retrouvés au Cap Vert, et puis à mon arrivée en Martinique, j'ai partagé avec cette super petite famille des moments inoubliables. Félix, Isild, je vous embrasse bien fort ainsi que vos parents. Bon voyage les amis!
Capucine
Félix & Isild

jeudi 4 avril 2013

Besoin de VERT

Cap Vert. Santo Antao.

Quelques jours, à éponger, sécher et ranger le bateau et puis hop, c'est parti pour une petite excursion à la rencontre d'une autre île: Santo Antao. Le paradis de la nature verte après quelques jours dans le bleu de l'océan.

Santo Antao
A quelques milles au Nord Ouest de Sao Vincente, je me retrouve sur une île magique. Il fait bon mais frais, et la verdure, l'odeur du vert, des fruits et du café me portent dans un petit paradis préservé de nos civilisations dévastatrices. Des montagnes immenses et du bien être, tout ce qu'il me fallait pour retrouver quelques forces. J'aime la mer mais quel bonheur de me retrouver dans les montagnes de verdure.


Sur le flanc de la montagne, des petites maisons se fondent dans les champs de canne à sucre et de bananiers. Ici aussi, on parle un mélange de Portugais et de créole, les habitants de Santo Antao ont la main sur le coeur, offrent des fruits aux randonneurs et leurs sourires à qui les croisent sur les sentiers. Quelle hospitalité, quel soulagement de savoir qu'il existe encore des endroits où les Hommes et la Nature cohabitent sans excès!


Des heures de marche pour mes petites jambes qui ne fonctionnent pas très bien, mais cela en vaut la peine. Ce que je ressens ici est dur à expliquer. Je me pose au hasard d'un sentier. Une petite fille me regarde et me prend la main, elle m'entraîne voir une fleur.


C'est une capucine.

Plus loin après quelques plantations de café, des bananiers à perte de vue.



Douce promenade...


Quelques journées dans ce havre de paix, de fruits et de verdure me font le plus grand bien...
Je passe des heures à regarder les fleurs et tous les petits détails, cadeaux colorés de ces belles montagnes. Non mais sérieux, regardez :




Les fleurs et tous les petits détails... même les plus petits. C'est si joli.


C'est fou, ce besoin de VERT après le BLEU de la mer, après l'ORANGE de mon petit voilier.
En fait, je crois sincèrement que la vie est vraiment belle quand on la vit en couleur.
Vive le soleil qui permet de les distinguer!
A bientôt!
Capucine

mardi 2 avril 2013

Cesaria, Chico, Tibo et le cafe Lisboa

Janvier 2013. Cap Vert.

La nuit tombe sur Mindelo, ville natale de Cesaria Evora. Une grande dame qui a fait connaître le Cap Vert dans le monde entier. C'est elle qui, par sa voix et ses rythmes, m'a donné l'envie de venir ici.

La petite pension dans laquelle je passe ma première nuit à terre se situe sur le port, dans une ancienne bâtisse coloniale toute colorée. Entre les tableaux d'amoureux sur fond de coucher de soleil sur la mer, les draps en faux satin rose et les rideaux en dentelles grisâtres, je sens que je vais dormir profondément. Une bonne douche dans la salle de bain commune, sous un filet d'eau chaude et quelques cafards que je dérange un peu, me semble un luxe rare. Cette nav m'a épuisée.

La fatigue m'emporte et je me repose, allongée sur le dos, les yeux fermés sur ma navigation mouvementée. Les images se bousculent sous mes paupières, des vracs, des vagues énormes et mon petit TaraTari qui se redresse à chaque fois... je n'arrive pas à m'endormir. L'adrénaline des émotions fortes vous maintient en éveil.

J'ouvre la grande fenêtre. Besoin de sentir le vent. Je regarde la mer, apaisée dans la baie de Mindelo. Je m'allonge à nouveau, ferme les yeux. Tout s'apaise quand j'entends ces doux rythmes de la vie cap verdienne. Que j'aime cette musique. Partout dans les rues de Mindelo, dans les petits bars à ciel ouvert, on chante, on joue et l'on écoute la voix de la Diva aux pieds nus.

Cesaria Evora est née ici, sur l'île de Sao Vincente, le 27 août 1941. Cesaria n'a pas eu une vie facile. Sa maman était cuisinière et son papa, guitariste et musicien. Quand ce dernier meurt, Cesaria est placée en orphelinat, elle n'a alors que 7 ans. Son talent pour la musique séduit; elle joue dans les bars, tard la nuit, en échange de quelques verres, et se débrouille pour vivre avec bien peu de moyens. La rencontre avec Ti Goy, qui deviendra son mentor, va tout changer. Cesaria enregistre pour une radio, puis deux disques. Sa réputation monte dans l'archipel mais elle vit simplement avec sa mère et ses enfants. Le Cap Vert gagne son indépendance en 1975, et Cesaria est alors silencieuse, sa vie est dure d'après ce que me dit l'un de ses neveux. Dix ans plus tard, à l'occasion d'un hommage à l'indépendance, Cesaria remonte sur scène et enregistre un album solo. Le succès international la mène jusqu'aux Etats-Unis, mais elle est souvent en état d'ébriété au moment de donner ses concerts. Il faut donc encore quelques années et de bonnes rencontres pour que Cesaria reçoive enfin le respect et l'admiration de tous. Les années 90, sont celles du succès... allant jusqu'à vendre 4,5 millions d'albums. Cesaria fait connaître le Cap Vert, par la musique, dans le monde entier.

Il y a quelques années, j'avais eu le plaisir de rencontrer Cesaria Evora. C'était dans les falaises de la Costa Brava, à Calella de Palagfrugell, avec ma chère maman. Nous l'avions écoutée chanter toute la soirée, pieds nus au-dessus de la mer Méditerranée. 

Cesaria Evora est morte en décembre 2011, laissant dans les coeurs du Cap Vert et d'ailleurs, sa musique et sa voix si fascinantes.

On distingue principalement deux types de rythmes de musique dans son répertoire; Cesaria chante la "morna" et la "coladeira". Si la Coladeira est plutôt joyeuse et rapide, la Morna est chantée pour le 'départ', c'est un style de musique nostalgique et plaintive, plutôt lente mais entraînante malgré tout.. La plus populaire "morna" de Cesaria, est "Sodade", chanté encore aujourd'hui dans toutes les rues capverdiennes. Indescriptible, il faut l'écouter...



Les jours suivants près du port, c'est au petit café Lisboa, que j'ai eu le plaisir de partager des moments de vie complètement hors du temps avec les proches de Cesaria. Avec Chico Serra par exemple, qui a été le pianiste de Cesaria. Chico m'a même appris à danser la Coladeira et la Morna, m'a raconté mille anecdotes de leurs tournées dans le monde entier. Ce petit monsieur tout simple a voyagé dans le monde entier, été applaudi par des milliers de mains et pourtant il est la simplicité même. Ou encore avec Tibo Evora, artiste chanteur devenu ami au fil de mon mois d'escale au Cap Vert. Dans ce tout petit café, la musique est reine. Que des habitués, que des musiciens autour de ces quatre petites tables en bois. Quelle ambiance dans cette lumière tamisée qui éclaire les sourires, les chants et les verres de rhum. Que j'aime cet endroit! Que j'ai aimé vous rencontrer, vous écouter cher Chico, cher Tibo! Votre musique et vos récits sur Cesaria, sur le Cap Vert et sur la vie marquent mon escale à tout jamais.

Tibo Evora
Par ces quelques lignes, je souhaite donc vous dire merci, amis du Cap Vert, pour votre musique reposante, apaisante dont le monde a besoin. C'était génial de partager tous ces moments avec vous, Tibo, Chico et les autres. On se revoit vite, bien vite, je l'espère de tout mon coeur! J'écris et écoute Cesaria, je pense à vous tous.

A bientôt,
Capucine